mercredi 12 janvier 2011

Présentation de la Compagnie Wonderful World et du Projet A Slavery Page

En 2010, Ilham Bakal fonde La Compagnie Wonderful World regroupant une vingtaine d'artistes et techniciens : danseurs, comédiens, acrobates, musiciens, conteurs, costumiers, et d'autres corps de métier issus du milieu artistique autour du premier projet A Slavery Page, Une page d'esclavage.

A Slavery Page, Premier Volet est un spectacle chorégraphique et chanté présenté en mai 2010 à l'issue de la neuvième année de la commémoration de la loi Taubira, loi reconnaissant l'esclavage et les traites transatlantiques comme crime contre l'humanité. Ce premier volet d'une vingtaine de minutes retrace l'histoire de l'Esclavage - de l'Afrique aux premières révoltes qui ont permis de retrouver une liberté déchirée, se compose de plusieurs tableaux chorégraphiques à travers diverses danses urbaines : Hip Hop, Krump, Break Dance, Popping, et danses traditionnelles, Danse Africaine, Afro-cubaine, Capoiera, à travers les chants Gospels, Africains, créés pour le spectacle. 

Ce premier spectacle fut présenté dans le cadre d'un cycle de conférence organisé par le Club A45 à Orléans, accueillant notamment Patrick Lozès, Président du CRAN et divers professeurs d'histoire sur la thématique de l'esclavage, de l'indépendance d'Haiti, et de la diversité culturelle. 

A l'issue de cette représentation, une vive émotion et un intérêt très fort du public, des associations et élus locaux encourage Ilham Bakal, metteuse en scène, chorégraphe et chanteuse sur ce spectacle à fonder La Compagnie Wonderful World en regroupant les premiers danseurs à d'autres artistes issus de d'autres disciplinarités (théâtre, acrobatie, musique).

En 2011, A Slavery Page, Une page d'Esclavage sera présenté le Mercredi 30 Mars au Théâtre Gérard Philippe à Orléans-La-Source. Il a pris une dimension théâtrale et acrobatique en plus des dimensions chorégraphiques et chantées. 

Il retrace l'histoire d'une famille africaine, La Famille Anouéké, famille princière d'une tribu, confronté aux dures épreuves de la traite transatlantique jusqu'à la confrontation à la Famille Les Augustins, colons. Au fil des aléas, Anouéké, père, Awa, mère, tenteront de protèger leurs trois filles malgré les lois dictées du commerce de la Traite. Dés leur arrivée, Philippe Augustin n'épargnera pas ses nouveaux esclaves malgré les reproches "retenues" de sa mère Adèle. 

La rencontre de ces deux familles reste complexe sans jeux de faux semblants, où le terrain n'y est pas manichéen, tout n'est pas simplement "noir contre blanc", "blanc contre noir",  personne ne sort indemne de cette "histoire", l'amitié que chacun tente d'interdire pour les deux filles Sukeena et Constance dépeint un tout autre tableau de l'esclavage sans rien retirer de sa cruauté. 

"Je souhaite raconter à travers A Slavery Page, l'histoire d'une famille, composé d'un père, d'une mère et de trois filles, nés libres, j'ai voulu regarder d'abord une famille confrontée à cette part d'Histoire sans les mettre seulement dans l'unique rôle que l'Histoire leur accorde celui d'avoir été esclave. Et je crois qu'il y a un piège, quelque chose de déshumanisant - et qui nous déshumanise aujourd'hui face à la question de l'esclavage  lorsque nous ne regardons cette époque qu'à travers des chiffres, des lieux, des hommes ou des questions de culpabilisation sans à aucun moment les regarder comme aussi des êtres attachés à une terre, à une famille, à leur propre histoire quotidienne. J'ai aussi voulu laisser un espace de paroles à de jeunes enfants, non pas pour le côté larmoyant de cette histoire mais parce que souvent oubliés. J'espère honorer ces familles à travers ce modeste texte et donner au spectateur l'envie de croire en cette famille, d'espérer pour eux mais je n'ai pas non plus souhaité de parti pris et pointer mon doigt accusateur sur l'homme colon. J'ai simplement voulu les regarder comme les héros d'une odyssée mais à la différence de l'histoire d'Homère, tout le monde part, homme, femme, enfants, sans pour autant un jour rentrer chez eux. 
Il y a quelque chose de totalement absurde dans l'esclavage de la même façon que des hommes ont ardemment cru pendant de nombreux siècles que la Terre était fixe et ne tournait pas autour du Soleil, qu'il a fallu attendre plusieurs siècles avant que les thèses de Copernic, de Galilée ne soient enfin admises dans l'Occident grâce au dernier concours de Newton. C'est de cette absurdité de l'esclavage dont je souhaite parler à travers "A Slavery Page, Une page d'Esclavage", que Constance et Sukeena soulève à travers leur amitié, Anouéké à travers sa patience et sa foi pour la liberté pour lui et sa famille, Adèle à travers l'incompréhension de ses nouveaux sentiments, Awa à travers cet exil imposé qu'elle ne supporte plus, Philippe à travers  sa propre perte à laquelle il ne peut plus échapper. "

Le ton de la mise en scène restera poétique, enrobant ces moments durs de douceurs à travers de multiples chants, acrobaties et danses dans ce spectacle où la volonté de la Compagnie Wonderful World est dirigée vers l'émerveillement, le questionnement, et l'espoir d'un changement futur. 


A SLAVERY PAGE, Une page d'Esclavage 

Mise en Scène, Tableaux chorégraphiques et Texte Ilham Bakal 

Chorégraphie      Yassine Marrouch
Assistant Chorégraphe Kelly Champy

Assistante Metteuse en Scène Audrey Decolly, Kelly Champy

Distribution 

Comédiens

Bruno Henry
Ilham Bakal
Lélé Matelo
Mickael Collart
Niseema Theillaud

Clémence Garcia
Fatimata Athié
Mariam Athié
Selly Athié

Danseurs 

Diane Dondassé
Pauline Dondassé
Ilham Bakal
Kelly Champy
Yassine Marrouch
(en cours de distribution)

Acrobates 

Diane Dondassé (Equilibre, Contorsionisme,  Drapeaux, Sauts périlleux)
Pauline Dondassé (Tissu aérien, Contorsionisme, Drapeaux, Sauts périlleux)
Kelly Champy (Tricks)

Création Lumière Arnaud Gillet 

Costumes et Conception Ilham Bakal

Fabrication Costumes Ilham Bakal, Martine Dondassé, en cours de distribution.

Création 2011, présenté au Théâtre Gérard Philippe à Orléans-La-Source, le mercredi 30 Mars 2011 à 20h30. Une production La Compagnie Wonderful World, Ville d'Orléans, Ministère de la Cohésion Sociale et de l'Egalité des Chances et de la Jeunesse.

A Slavery Page a reçu le soutien financier de la Ville d'Orléans notamment le Service Politique de la Ville, avec le concours du Service Culture, et du Service Jeunesse et Animation des Quartiers.

Il a également été lauréat de deux Bourses, la première Envie d'Agir du Ministère de la Cohésion Sociale et de la Jeunesse, la seconde du Fonds d'Aide Aux Jeunes Orléanais.

Il a également reçu le soutien technique du Service Culture de la Ville d'Orléans et a pu effectué une résidence au Théâtre Gérard Philippe en décembre 2010 et du 108 dans le cadre de mise à disposition de locaux pour ses répétitions (108 et TGP).